Il n'y a plus de division
dans les couleurs franches
Nous sommes tous des statues de cire
à la blancheur écrue ou cassée
Pour aimer quelqu'un de nouveau
elle rêve bleu
comme un oiseau de paradis
Plonger dans la rosée d'un océan
et se noyer
et se noyer
Elle a quitté la plage
à cause de la neige
et enterré tous les poissons morts
Au fur à mesure
à travers les marrées
non elle n'a rien oublié
Aujourd'hui encore
elle imagine demain
en compagnie de tous ces flocons
livrés à eux-mêmes
qui résisteront plus que les autres
Mais aussi longtemps
que la neige restera dehors
en voyant toutes ces ombres mortes
l'amoureuse détournera son regard
et sentira vibrer la peur bleue
sur le canal de ses yeux noisettes
briller au clair de la lune pâle
de nuits sans fin
Elle a compté toutes les vagues
se briser violemment
sur le vent salé
en décomptant
toutes ces mères pieuses
qui tenaient fermement leurs enfants
avec les mains gantées
de soie noires
à chaque coup de pioche
à chaque rappel
à la rubrique obsèques
où les mots rugissants
lavent tous ces corps
qui dorment tranquillement
L'eau monte
ne s'écoule plus
comme un lait maternelle
sans lèvres assoiffées
Elle a quitté les quais
à cause du vin
et enterré
tous les raisins de sa colère
Au fur et à mesure
à travers la vigne
non elle n'oubliera rien
à cause de la neige
et enterré tous les poissons morts
Au fur à mesure
à travers les marrées
non elle n'a rien oublié
Aujourd'hui encore
elle imagine demain
en compagnie de tous ces flocons
livrés à eux-mêmes
qui résisteront plus que les autres
Mais aussi longtemps
que la neige restera dehors
en voyant toutes ces ombres mortes
l'amoureuse détournera son regard
et sentira vibrer la peur bleue
sur le canal de ses yeux noisettes
briller au clair de la lune pâle
de nuits sans fin
Elle a compté toutes les vagues
se briser violemment
sur le vent salé
en décomptant
toutes ces mères pieuses
qui tenaient fermement leurs enfants
avec les mains gantées
de soie noires
à chaque coup de pioche
à chaque rappel
à la rubrique obsèques
où les mots rugissants
lavent tous ces corps
qui dorment tranquillement
L'eau monte
ne s'écoule plus
comme un lait maternelle
sans lèvres assoiffées
Elle a quitté les quais
à cause du vin
et enterré
tous les raisins de sa colère
Au fur et à mesure
à travers la vigne
non elle n'oubliera rien
S'évanouir sous un ciel dégagé
et rêver
et rêver
Il n'y a plus de division
dans les couleurs franches
Nous sommes tous des statues de cire
à la blancheur écrue ou cassée
Pour aimer quelqu'un de nouveau
elle rêve bleu
comme un oiseau de paradis